“Coup d'État” ❓

Peut-on subtiliser une élection dans une démocratie occidentale, en 2017 ?

Dans un article récent d’Atlantico (1) et (2), repris par Le Point (3), treize juristes, éminents et connus, se sont constitués en Collectif pour développer un raisonnement clair, accessible et irréfutable, qui conclut à l'illégalité des poursuites en détournement de fonds publics, initiées à deux mois du premier tour des élections présidentielles, par le Parquet National Financier contre François Fillon, candidat désigné par plus de quatre millions d'électeurs aux Primaires de la Droite et du Centre…

Ce raisonnement est parfaitement convainquant, en ce qu’il démontre, textes à l’appui, que le Parquet National Financier n’était pas compétent pour incriminer Monsieur Fillon, qui n’a jamais détenu de fonds publics, et n’a donc pas pu les détourner…
Quant à l’accusation d’emploi fictif, l’incrimination du même Parquet est tout aussi illégale, en ce qu’elle n’aurait pu appartenir qu’au Bureau de l’Assemblée Parlementaire, qui a remis à l’un de ses membres la dotation règlementaire qu’il peut affecter à discrétion, dans le cadre de l’indépendance du pouvoir législatif.

Ainsi, au-delà de ce raisonnement juridique qui paraît bien difficile à contredire, ce sont les conséquences de cette procédure qu’il faut évaluer, avec ensemble la gravité de ce qu’elle implique, dans un enchaînement tout aussi irrémédiable que l’argumentaire technique.

-Les éléments d’information qui ont fondé les poursuites du Parquet sont éminemment suspects : un journal satirique, protégé par un secret des sources plus fort que le secret de l’instruction, disposant d’un faisceau d’informations suffisamment précises qu’elles ne peuvent pas ne pas évoquer une machination, conçue très haut dans la hiérarchie de l’Etat;

-L’urgence avec laquelle cette procédure -si manifestement illégale- est initiée, à un moment tellement particulier, contre un adversaire politique du pouvoir exécutif en place, évoque une action tellement précipitée, tellement « expéditive », qu’elle ne peut en aucun cas se prévaloir de la sérénité qui fait d’ordinaire sa force, et inspire le respect de l’institution;

-La révélation tout aussi précipitée de la totalité du dossier à la Presse, en violation totale du secret de l’instruction, qui ne peut provenir que des magistrats eux mêmes, ou des policiers chargés de l’enquête, évoque en soi une faute bien plus grave que celle imputée à l’intéressé lui-même, puisque le secret divulgué était précisément conçu pour le protéger,

-L’odieuse exploitation de toute l’affaire par la presse et les médias «mainstream», qui amplifient sciemment la violation du secret, et font d’un présumé innocent un infâme coupable, amoral, voleur, menteur, et donc insusceptible par là-même de porter le mandat électif le plus éminent de France;

Tous ces éléments permettent aux treize (courageux) sages de qualifier cette affaire « coup d’Etat institutionnel », qui constitue l’accusation la plus grave qu’on puisse porter
-à l’endroit du pouvoir exécutif en place, à qui elle s’adresse,
-et de tous les satellites institutionnels qui ont été activés, en toute illégitimité,
pour éliminer un candidat sérieux, avec un programme sérieux, qui représente très probablement à cette heure une écrasante majorité de Français, attendu la déconfiture politique de la Gauche.

Il ne s’agit évidemment pas d’affirmer ici que François Fillon serait élu, du simple fait qu’il se présente, juste parce qu’il a gagné les primaires de la Droite et du Centre.
Mais il s’est agi pour les auteurs de ce coup, quelles que soient ses chances, de les lui enlever par une infecte tricherie, et de priver ainsi plus de la moitié de pays, le « peuple de droite », d’un choix qu’ils jugent légitime, et qu’ils ont le droit de faire en conscience.
On ne peut imaginer pire déloyauté, pire offense faite au corps électoral de ce pays, toutes tendances confondues…

François Fillon a raison de tenir, et de résister.

Ce faisant, il diffère simplement le moment où il rendra des comptes à la justice, ce à quoi il dit ne pas s’opposer; il pourra ainsi répondre des accusations de circonstance dont on l’a chargé, et paiera ce qu’il doit, s’il s’avère qu’il doit quelque chose à la société, du chef d’avoir employé son épouse et ses enfants, comme tant d’autres l’ont fait en toute quiétude, sans que nul de s’en offusque.

En revanche, s’il s’avère à l’occasion de ce procès que toute la procédure soit jugée illégale, comme le démontrent les treize sages, et qu’un jugement vienne donc prononcer l’innocence de François Fillon, après que la présomption de son innocence ait été si ostensiblement violée, et l’outrage aussi largement porté par autant de fonctionnaires de l’Etat, de magistrats du Parquet, de journalistes du service public,

Alors il faudra en conclure que le pacte social qui forme le socle de notre République a été souillé par des malfaisants, qui auront utilisé leur position, et le pouvoir que le peuple de France a mis entre leurs mains, pour commettre, en connaissance de cause, un acte odieux contre la République, notre Bien Commun : ce que nous avons, au jour le jour, de plus précieux.

J’affirme donc que, dans cette éventualité, une majorité de Français est prête à s'engager pour qu’une peine exemplaire soit appliquée à ces tricheurs, à tous ces tricheurs, sans en oublier aucun, qu’ils soient magistrats, policiers, Président, Ministre(s), conseillers, journalistes ou animateurs…

Tous.

Je souhaite qu’ils bénéficient tous d’un procès équitable, long, documenté, argumenté, éducatif, après qu’ils auront tous été dûment protégés par la présomption d’innocence, que personne ne devra mettre en cause, et qu’ait été strictement respecté le secret de l’instruction de leur affaire, (sans exception ni pour Monsieur Lhomme ni pour Monsieur Davet, ni pour aucun autre volatile, fût-il enchaîné, voire portant moustache…); et si, après délibération, procès et jugement, il était finalement avéré qu’ils ont, en bande organisée, violé les lois de la République et jeté l’honneur d’un homme aux chiens, au seul motif qu’il représentait pour eux un danger d’alternance politique, alors, qu’ils soient tous punis comme ils le méritent, et qu’ils aillent expier leur faute en prison, à réfléchir un certain temps sur les nécessités et les limites morales d’une République dite « exemplaire »…

J’y insiste : Si l’analyse des treize sages est valide en droit, alors il faut que tous ceux qui ont trempé dans cette infecte supercherie aillent en prison. En prison, pour de vrai, pas en théorie. En prison, derrière des barreaux, à titre exemplaire, pour que personne à l’avenir, ni de gauche, ni de droite, ni du centre, ni de nulle part, ne soit plus jamais tenté de priver les Français du droit imprescriptible de choisir leurs dirigeants, dans le cadre équitable et loyal prescrit par la Constitution de la République.

S’il est nécessaire pour cela de modifier la loi, alors j’attends de la prochaine législature qu’elle modifie la loi, et je voterai pour le candidat qui inscrira cette modification dans son programme.

Le peuple, seul souverain de ce pays, a le droit d’exiger une punition exemplaire pour ceux qui ont abusé du pouvoir qu’il leur a confié, à l'effet de tenter de fausser l’expression de sa volonté.

Monsieur Fillon n’était pas mon candidat aux primaires. J'ai même eu pour lui des tweets très durs, que j’ai estimé mérités à l’époque, dans le cadre de la liberté d’expression qui nous est offerte par les réseaux sociaux.
Toutefois, il a gagné les primaires, à l’appui d’un programme dont j’affirme, subjectivement et cela n’engage que moi, qu’il est le meilleur, le plus sûr et le plus sérieux.
Dès lors, c’est le candidat pour lequel je voterai. Et si quelqu’un veut me dissuader, dans le cadre du débat démocratique, j’aurai plaisir à entendre la contradiction : Tous les Français, moi compris, adorent le débat politique. Peut-être même pourra-t-on, par la seule force du discours politique, me convaincre que Monsieur Macron, ou Monsieur Hamon, ou même Monsieur Mélenchon, (pourquoi pas) (mais ça m’étonnerait :-)) lui est préférable, en me démontrant, sans supercherie ni autre violence, qu’il fera mieux que lui…

En revanche, si on essaie de me manipuler, comme tous les journaux télévisés nationaux et telle chaîne fameuse de « (dés)information continue » persistent à le faire tous les jours par un matraquage aussi grossier qu’indécent, alors j’irai en sens inverse, et n’hésiterai pas à émettre un vote extrême, juste pour montrer, avec des millions de compatriotes excédés, que la coupe est pleine, et que folie pour folie, autant choisir le plus anti-système des deux, puisque le système a été triché…

Madame Le Pen a récemment émis, dans un discours de campagne, des menaces voilées contre les fonctionnaires qui obéissent aujourd’hui à des ordres illégaux, en sachant qu’ils sont illégaux.

En l’état du mauvais sort qui est fait à Monsieur Fillon, j’affirme ici que ces menaces sont salutaires, qu’elles doivent être reprises de plus belle par Monsieur Fillon, et qu’elles doivent être mises à exécution, si l’un ou l’autre est élu, aussitôt qu’il (ou elle) sera élu(e). Pour notre bien à tous, l’équilibre de nos institutions, et la moralité de notre vie publique.

En premier lieu, parce que ce n’est pas parce que Madame Le Pen l’affirme que c’est faux, comme les médias cherchent systématiquement à nous le faire croire.

En second lieu et enfin, parce qu’il est nécessaire que ceux qui intriguent aujourd’hui pour fausser le vote des Français par une odieuse machination, sachent qu’ils paieront, qu’ils paieront cher, et qu’ils n’auront pas l’occasion de nous le refaire.

Le salut de la Nation, et la cohérence du pacte social qui nous lie, sont à ce prix.

@dad_zibao
[Le 02/03/2017]

(1) Atlantico, page 1
http://www.atlantico.fr/decryptage/francois-fillon-appel-juristes-contre-coup-etat-institutionnel-geoffroy-vries-philippe-fontana-andre-decocq-2967969.html
(2) Atlantico, page 2
http://www.atlantico.fr/decryptage/francois-fillon-appel-juristes-contre-coup-etat-institutionnel-geoffroy-vries-philippe-fontana-andre-decocq-2967969.html/page/0/1
(3) Le Point
http://www.lepoint.fr/justice/affaire-fillon-13-juristes-denoncent-un-coup-d-etat-institutionnel-18-02-2017-2105756_2386.php

 
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